La biodiversité est l’un des piliers fondamentaux de la vie sur Terre. Elle représente l’incroyable diversité du vivant, depuis les plus infimes variations génétiques au sein d’une espèce jusqu’à la richesse des écosystèmes qui façonnent notre planète.
Dans cet article, nous explorerons la définition précise de la biodiversité, ses différents niveaux ainsi que son rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes.

Définition de la biodiversité : qu’est-ce que la biodiversité ?

La biodiversité, c'est le tissu vivant de notre planète.

Le terme biodiversité, contraction des mots "biologie" et "diversité", désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils évoluent.

biodiversite-definition-origine-terme-grecIl inclut la diversité des espèces, la variabilité génétique au sein de ces espèces et la diversité des milieux naturels. Plus qu’un simple inventaire du vivant, la biodiversité englobe aussi les interactions entre les organismes et leur environnement.

Bien que ce concept soit aussi ancien que la vie sur Terre, il n’a émergé qu’au cours des années 1980 et a été officiellement reconnu lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, soulignant son importance pour l’équilibre de la planète et l’humanité.

biodiversité abeille fleur
corail anémone océan
mangrove coucher de soleil

Quelle est la différence entre biodiversité, écologie et environnement ?

Si la biodiversité est un élément central des sciences de l’environnement, elle ne doit pas être confondue avec d’autres concepts proches mais distincts.

 

Biodiversité et environnement : L’environnement désigne l’ensemble des conditions physiques, chimiques et biologiques qui entourent et influencent les êtres vivants. La biodiversité, en revanche, se concentre spécifiquement sur la diversité des formes de vie et des écosystèmes qui composent cet environnement.

 

Biodiversité et écologie : L’écologie est une discipline scientifique qui étudie les relations entre les êtres vivants et leur milieu. La biodiversité, quant à elle, est l’objet même de ces études, englobant la diversité des espèces, des écosystèmes et des interactions biologiques.

 

Biodiversité et développement durable : Le développement durable vise un équilibre entre les dimensions écologique, économique et sociale pour assurer la pérennité des ressources et du bien-être humain. La biodiversité en constitue un pilier fondamental, garantissant des services écosystémiques essentiels comme la régulation du climat, la pollinisation et la production alimentaire.

Définition scientifique : les 3 niveaux de la diversité biologique

La biodiversité ne se limite pas à la simple variété des espèces vivant sur Terre. Elle s’organise en trois niveaux interdépendants : la diversité génétique, la diversité spécifique et la diversité écosystémique. Cette classification, reconnue par la Convention sur la diversité biologique (CDB, 1992), permet de mieux comprendre la complexité du vivant et l’importance de sa préservation.

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1. La diversité des écosystèmes : biodiversité écosystémique

Rôle des milieux naturels dans l’équilibre biologique.

La diversité écosystémique correspond à la multiplicité des écosystèmes sur Terre, allant des forêts tropicales aux déserts, en passant par les zones humides et les récifs coralliens. Chaque écosystème est caractérisé par des conditions climatiques, géologiques et biologiques uniques qui influencent la répartition des espèces.

 

Les écosystèmes sont le socle de la biodiversité : ils déterminent les conditions de vie des espèces et influencent leur évolution :

  • les forêts tropicales humides, qui couvrent moins de 7 % de la surface terrestre, abritent plus de 50 % des espèces connues grâce à des conditions climatiques stables et riches en ressources
  • dans les récifs coralliens, les coraux construisent une structure complexe qui sert d'habitat à de nombreuses espèces

 

La destruction des milieux naturels par les activités humaines entraîne une perte alarmante de biodiversité. Depuis 1970, les écosystèmes ont perdu près de 69 % de leurs populations animales sauvages : près de 35 % des zones humides ont disparues, affectant des espèces comme les amphibiens et les oiseaux migrateurs qui en dépendent. (source 3)

2. La diversité des espèces : biodiversité spécifique

L’ensemble des êtres vivants et leurs interactions.

La diversité spécifique représente le nombre d’espèces différentes présentes dans un écosystème ou à l’échelle de la planète. Selon les estimations, il existerait entre 8 et 9 millions d’espèces sur Terre, bien que seulement 2 millions aient été décrites scientifiquement.

 

Cette diversité est essentielle à l’équilibre des écosystèmes. Par exemple, les récifs coralliens abritent près de 25 % des espèces marines alors qu’ils ne couvrent que 0,1 % des océans.. La disparition d’une seule espèce peut entraîner des effets en cascade sur tout un écosystème, illustrant ainsi la complexité des interactions biologiques. (source 2)

 

La biodiversité ne se limite pas à une simple liste d’espèces. Elle repose aussi sur les interactions complexes entre elles, qui jouent un rôle fondamental dans la stabilité des écosystèmes. Ces interactions peuvent être de différentes natures :

  • Prédation et régulation des populations : Les prédateurs, comme le loup gris (Canis lupus), contrôlent les populations de leurs proies, empêchant ainsi la surpopulation et la surexploitation des ressources naturelles.
  • Mutualisme et coopération : Certaines espèces entretiennent des relations bénéfiques mutuelles, comme les abeilles et les plantes à fleurs. La pollinisation permet aux plantes de se reproduire tandis que les abeilles se nourrissent du nectar.
  • Compétition interspécifique : Plusieurs espèces se disputent les mêmes ressources, ce qui influence leur répartition et leur évolution. Par exemple, les coraux et les algues dans les récifs coralliens rivalisent pour la lumière et l’espace

 

Ces interactions façonnent la structure des écosystèmes et assurent leur fonctionnement. L’extinction d’une espèce peut donc avoir un effet en cascade, perturbant l’ensemble de la chaîne trophique et menaçant la biodiversité globale.

3. La diversité génétique : biodiversité génétique

Importance de la variété des formes de vie au sein d’une même espèce.

La diversité génétique désigne l’ensemble des variations de l’ADN observées au sein d’une même espèce. Ces différences génétiques, qui résultent de mutations, de recombinaisons et de la sélection naturelle, permettent aux populations de s’adapter aux changements environnementaux

 

Par exemple, chez le loup gris (Canis lupus), la diversité génétique influence la couleur du pelage, la résistance aux maladies ou encore le comportement de chasse. Une faible diversité génétique peut rendre une espèce plus vulnérable aux maladies et aux changements climatiques, comme on l’observe chez le guépard. (source 1)

10 chiffres clés sur la biodiversité

  1. 🌍 50 % de l’oxygène que nous respirons est produit par l’océan grâce au phytoplancton.
  2. 🐝 75 % des cultures alimentaires mondiales dépendent de la pollinisation par les insectes.
  3. 🌳 1,6 milliard de personnes dépendent directement des forêts pour leur subsistance.
  4. 💊 70 % des médicaments utilisés dans le traitement du cancer sont issus de produits naturels.
  5. 💰 44 000 milliards de dollars, soit plus de 50 % du PIB mondial, dépendent directement de la nature et des services écosystémiques.
  6. 🐠 90 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités ou pleinement exploités.
  7. 🔥 1 million d’espèces sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies à cause des activités humaines.
  8. 🌾 50 % de la production agricole végétale en France dépend de la biodiversité des sols et des services écologiques.
  9. 🏝️ 97 % de l’espace maritime français se situe en outre-mer, faisant de la France le deuxième domaine maritime mondial.
  10. 🏙️ Les espaces verts en ville peuvent réduire jusqu’à 40 % l’effet d’îlot de chaleur urbain, améliorant ainsi la qualité de vie.

(source 4)

Les sources scientifiques

  1. Anderson, T. M., et al. (2009). Molecular and evolutionary history of melanism in North American gray wolves. Science, 323(5919), 1339-1343.
    Hedrick, P. W., et al. (2002). Wolf population genetics and health. Science, 298(5598), 961-964.
    VonHoldt, B. M., et al. (2008). Genome-wide SNP and haplotype analyses reveal a rich history underlying dog domestication. Nature, 464, 898-902.
    O’Brien, S. J., et al. (1985). Genetic basis for species vulnerability in the cheetah. Science, 227(4693), 1428-1434.
    O'Brien, S. J., & Evermann, J. F. (1988). Interactive influence of infectious disease and genetic diversity in natural populations. Trends in Ecology & Evolution, 3(10), 254-259.
  2. Mora, C., et al. (2011). How Many Species Are There on Earth and in the Ocean? PLOS Biology, 9(8), e1001127.
    Reaka-Kudla, M. L. (1997). The Global Biodiversity of Coral Reefs: A Comparison with Rain Forests. Biodiversity II: Understanding and Protecting Our Biological Resources.
  3. Gaston, K. J. (2000). Global patterns in biodiversity. Nature, 405(6783), 220-227.
    (2022). Living Planet Report 2022.
  4. https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/biologie-phytoplancton-poumon-planete-10634/
    https://www.fao.org/3/i9527fr/i9527fr.pdf
    https://www.fao.org/3/i2000f/i2000f.pdf
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3000000/
    https://www.nature.com/articles/s41586-019-1826-6
    https://www.fao.org/3/i9553fr/i9553fr.pdf
    https://www.ipbes.net/fr/news/Media-Release-Global-Assessment
    https://www.agriculture.gouv.fr/la-biodiversite-des-sols-et-lagriculture
    https://www.outre-mer.gouv.fr/le-domaine-maritime-francais
    https://www.ademe.fr/espaces-verts-urbains-bienfaits