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Architecture vernaculaire au service du climat
De nombreux architectes contemporains intègrent des éléments de l’architecture vernaculaire dans leurs conceptions bioclimatiques, tels que l’utilisation de matériaux naturels, la maximisation de l’inertie thermique et l’optimisation de l’orientation des bâtiments pour profiter de l’énergie solaire. Cette continuité entre l’architecture traditionnelle et la conception bioclimatique illustre la pertinence et la durabilité des savoirs ancestraux dans le contexte moderne de construction durable.
Définition de l’architecture vernaculaire
Vernaculaire : associé à un lieu
Véhiculaire : qui s’échange
Une langue vernaculaire est une langue parlée localement par une certaine communauté : patois, dialecte.
Une architecture vernaculaire est également locale : toit de chaume en paille de seigle en Bretagne, cabane de pêche en roseaux dans les Bouches du Rhône etc.
Le lien entre les langues l’architecture se fait aisément, ainsi, une cabane de pierres sèches possède une multitude de noms différents selon les endroits :
- Cadole dans le sud de la Bourgogne
- Capitelle dans le Gard
- Chibotte en Haute Loire
- Caselle dans l’Aveyron
- Caborde dans le Jura
Ainsi, une architecture vernaculaire regroupe l’ensemble des constructions typiques selon les techniques traditionnelles locales et les ressources locales également.
Lien entre architecture vernaculaire et conception bioclimatique
L’architecture vernaculaire est étroitement liée à l’architecture bioclimatique : les techniques et ressources utilisées dépendent de la région… et donc du climat !
L’architecture locale traditionnelle regroupe des conceptions audacieuses qui regorgent de solutions passives pour le chauffage, la ventilation naturelle etc.
Les constructions vernaculaires sont une mine d’inspiration pour des solutions durables et respectueuses de l’environnement : ces bâtiments sont le fruit d’une expérience accumulée sur des siècles pour répondre aux variations climatiques locales.
Leur utilisation judicieuse des ressources naturelles et leur intégration harmonieuse dans leur environnement en font des modèles pour une construction écologiquement responsable.
En étudiant les constructions traditionnelles, les architectes développement une vision affinée du comportement thermique des constructions anciennes. Les choix techniques qui répondent aux impératifs actuels et futurs (pics de chaleur, prix de l’énergie) proviennent alors de l’architecture du passé.
L’importance de l’efficacité énergétique dans la construction
- La part de la consommation énergétique mondiale : Le secteur du bâtiment représente environ 40 % de la consommation d’énergie mondiale et environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES)
- Besoins croissants en énergie : Avec la croissance démographique et l’urbanisation rapide, la demande mondiale en énergie pour le chauffage, la climatisation et l’éclairage des bâtiments devrait augmenter considérablement dans les prochaines décennies.
- Législation et réglementations : La France et l’Europe ont introduit des normes et des réglementations plus strictes en matière d’efficacité énergétique dans la construction pour réduire les émissions de GES et l’empreinte environnementale des bâtiments.
- Avantages économiques : Investir dans des bâtiments à haute efficacité énergétique peut permettre de réaliser des économies significatives sur les coûts énergétiques à long terme.
- Solutions technologiques : De nombreuses solutions technologiques existent pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, telles que l’isolation renforcée, les systèmes de chauffage et de refroidissement à haute efficacité, l’éclairage LED, les panneaux solaires, etc.
- Transition vers des bâtiments à énergie nette zéro : La tendance émergente vers des bâtiments à énergie nette zéro (NZEB) montre que la construction durable et l’efficacité énergétique sont de plus en plus considérées comme des normes dans l’industrie de la construction.
Les principes de l’architecture vernaculaire
Adaptation au climat local |
Les constructions vernaculaires sont conçues en fonction des conditions climatiques spécifiques de la région où elles sont situées. Cela inclut l’orientation des bâtiments pour maximiser l’apport de lumière naturelle et minimiser l’exposition aux éléments, ainsi que l’utilisation de matériaux adaptés au climat local.
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Utilisation de matériaux locaux |
Les matériaux de construction utilisés sont disponibles localement, ce qui réduit les coûts de transport et minimise l’empreinte écologique associée à leur extraction et à leur utilisation. Les matériaux locaux et biosourcés peuvent inclure la pierre, le bois, la terre crue, le chaume, etc.
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Intégration dans le paysage |
Les constructions vernaculaires sont généralement conçues pour s’intégrer harmonieusement dans leur environnement naturel. Cela peut impliquer une utilisation discrète de la topographie locale, des formes architecturales qui reflètent les paysages environnants, et une palette de couleurs qui s’harmonise avec le cadre naturel.
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Maximisation de l’inertie thermique |
Les constructions vernaculaires sont souvent dotées d’une forte inertie thermique, ce qui leur permet de maintenir des températures intérieures stables en absorbant et en restituant la chaleur de manière progressive. Cela est généralement obtenu en utilisant des matériaux massifs tels que la pierre ou la terre crue dans les murs et les planchers.
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Utilisation de techniques traditionnelles |
Les techniques de construction utilisées sont souvent transmises de génération en génération et sont adaptées aux ressources disponibles localement ainsi qu’aux savoir-faire traditionnels. Ces techniques peuvent inclure le torchis, la construction en pisé, la maçonnerie en pierre sèche, etc. |
Exemples de constructions vernaculaires
Maison à colombages en Alsace
Les colombages permettaient une structure légère tout en offrant un support pour les matériaux d’isolation. Les murs épais en torchis fournissaient une bonne isolation thermique, tandis que les fenêtres à volets permettaient de contrôler la ventilation naturelle en fonction des conditions climatiques.
Maison en pierres sèches en Provence
Les murs épais en pierre offrent une excellente inertie thermique, absorbant la chaleur pendant la journée et la restituant lentement la nuit. Les ouvertures judicieusement placées permettent une ventilation naturelle, favorisant la circulation de l’air frais à l’intérieur des bâtiments.
Chaumière (toit de chaume) en Normandie
Ces matériaux offraient une bonne isolation thermique, tandis que les cheminées et les conduits de ventilation permettaient d’évacuer la fumée et d’assurer une circulation d’air efficace à l’intérieur des habitations.
FAQ de l’architecture vernaculaire
Comment l’architecture vernaculaire est-elle liée à la conception bioclimatique ?
Les techniques passives de chauffage et de ventilation naturelle utilisées dans l’architecture vernaculaire sont intégrées dans la conception bioclimatique moderne pour maximiser l’efficacité énergétique des bâtiments.
Comment les techniques traditionnelles sont-elles utilisées pour le chauffage et la ventilation naturelle dans les constructions vernaculaires ?
Les murs épais en matériaux naturels offrent une bonne inertie thermique, tandis que les ouvertures judicieusement placées permettent une ventilation naturelle, favorisant la circulation de l’air frais à l’intérieur des bâtiments.
Quels sont les avantages écologiques de l’utilisation de matériaux locaux dans la construction vernaculaire ?
L’utilisation de matériaux locaux réduit l’empreinte carbone associée au transport des matériaux et favorise la durabilité en préservant les ressources naturelles de la région.
Existe-t-il des initiatives gouvernementales ou des incitations financières pour encourager l’utilisation de techniques de construction vernaculaires ?
Certaines régions offrent des subventions ou des incitations financières pour la rénovation ou la construction de bâtiments utilisant des techniques de construction vernaculaires en raison de leur contribution à la durabilité et à la préservation du patrimoine culturel.
Sources :
Agence internationale de l’énergie
Clément Gaillard, « L’approche énergétique de l’architecture vernaculaire : genèse et développement », Socio-anthropologie [En ligne], 42 | 2020, mis en ligne le 07 décembre 2020, URL : http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/7372 ; DOI : https://doi.org/10.4000/socio-anthropologie.7372